L'émergence d'un nouveau cinéma belge dans les années 2000

Durant la première décennie 2000, le cinéma belge surtout côté francophone connaît un développement croissant. De plus en plus de films voient le jour, de multiples artistes émergent et la production s'industrialise de manière assumée. Dans ce mini Hollywood, les maîtres de l'art s'appellent Dardenne et Lafosse.

A la fin des années 90, le cinéma belge connaît plusieurs succès sans précédent. Isabelle Hupert primée à Venise pour son rôle dans Une Liaison pornographique affiche un renouveau du cinéma belge et en particulier du cinéma francophone. Ses fondements résidents dans des acteurs comme Émilie Dequenne ou des réalisateurs comme les frères Dardenne.

Nouveaux modes de financement

L'ère de la production artisanale s'achève. Le métier de producteur se professionnalise. Des sociétés comme Saga Film, K2, Artémis Productions, Entre Chien et Loup, Versus Production, la Parti production, Tarantula voient le jour. Des acteurs et des réalisateurs évoluent en leur giron. Souvent associées avec leur voisin européen, elles produiront les futurs succès du cinéma belge. En 2001, un nouveau mode de financement de la culture cinématographique fait également son apparition. Wallimage puise dans des fonds régionaux pour financer la mise en route de projets de films. Pour bénéficier de ce financement, il faut passer l'évaluation du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel. Les heureux élus bénéficient depuis 2005 de réductions fiscales en plus.

Les Dardenne et les autres

Côté francophone, les succès reposent essentiellement sur des productions populaires. Pendant ce temps, côté flamant un cinéma d'auteur se développe. Luc et Jean-Pierre Dardenne entrent dans l'histoire culturelle du pays pour leurs multiples récompenses obtenues au Festival de Cannes. Cette incroyable ascension débute en 2002 avec Le Fils, puis une première Palme d'Or avec L'Enfant, se poursuit en 2008 avec Le Silence de Lorna et enfin en 2011 avec Le Gamin au vélo. Mais le succès des frères Dardenne ne reste pas exclusif. D'autres auteurs tirent également leur épingle du jeu à commencer par Lucas Belvaux, Yolande Moreau ou encore Vincent Lannoo. Tous apportent un univers personnel très marqué.

Lafosse entre dans l'histoire

Roi du cinéma bis, Joachim Lafosse devient peu à peu un créateur de plus en plus important. Il réalise au début de sa carrière deux longs-métrages qui sortent directement en vidéo. Ce qui n'empêche pas le Festival de Locarno de sélectionner ses œuvres fauchées. Ainsi, Folie privée en 2004 et Ça rend heureux en 2006 accèdent tout de même à une reconnaissance inattendue. Un succès qui permet au jeune metteur en scène de faire tourner Isabelle Huppert et Yannick et Jérémie Renier dans Nue propriété, sortit sur les écrans en 2006. Le film est même sélectionné au Festival de Venise. Deux ans plus tard, il foule les marches de Cannes avec Élève libre. Son dernier long-métrage en 2012 a réuni un casting irréprochable composé de Émilie Dequenne, Tahar Rahim et Niels Arelstrup.

L'union fait la force

La particularité du cinéma belge réside dans sa capacité à se reconstruire en permanence. Son évolution demeure constante. Malgré l'étroitesse du territoire, la production de film a triplé en une décennie. En 2010, Bruxellimage unit ses forces avec les fonds wallons. La même année, un équivalent des Césars en Belgique voit le jour. L’Association André Delvaux, qui rassemble les professionnels du cinéma à la fois francophones et flamands, remet chaque année Les Magritte aux meilleurs films.